La pratique de la réflexologie plantaire est ancestrale. Dans l’Egypte ancienne on gravait sur les tombeaux les connaissances et les activités des défunts. Sur le sarcophage d’Ankhmahor (2330 av. J.-C.), dans la ville de Saqqarah, étaient représentées des scènes de soins dentaires, d’accouchements, d’embaumements, de pharmacologie et… de réflexologie ! La reproduction d’une des scènes gravées sur son monument funéraire illustre la pratique de soins réflexologiques plantaire et palmaire. D’après l’Institut de papyrus au Caire, les hiéroglyphes signifient : « Ne me fais pas mal », à quoi le praticien répond : « Je ferai en sorte que tu me remercies ».
En Chine une forme de réflexologie se fait jour avec l’Empereur Hwang il y a 4000 ans dans le cadre de la pratique de l’acupuncture. On en retrouve trace dans le livre de médecine chinoise, le
« Nei Ching », attribué à Huang Ti aussi appelé « l’Empereur Jaune » (entre 1000 et 400 av. J.-C.).
Dans les traditions bouddhiste et hindoue les représentations des pieds de Vishnu et Bouddha sont garnies de symboles dont la signification contient une dimension liée à la connaissance, à l’éveil de la conscience, à leur grandeur. Les représentations des différentes qualités des êtres divins sont toujours illustrées sur les pieds.
Plus près de nous, les tribus indiennes d’Amérique du Nord comme les Cherokee soignent par un travail de pression sur les pieds. Dès la fin du XIXe siècle, début XXe, plusieurs médecins européens et américains expérimentent le fait que la stimulation d’une partie du corps agissait sur une partie éloignée. Le Dr Fitzgerald, médecin américain, publie deux ouvrages, la Thérapie des zones en 1916 et Zone Therapy, or Relieving Pain in the Home (la thérapie des zones ou atténuer la douleur chez soi) en 1917. La « thérapie des zones » du Dr Fitzgerald divise le corps en dix lignes longitudinales imaginaires, cinq de chaque côté, qui s’étendent du sommet du crâne à l’extrémité des orteils. Il découvre qu’une stimulation de la peau dans une des bandes affecte les organes ou les glandes situés dans la même bande. Des maux de tête, des lumbagos, de l’asthme, des douleurs dentaires, etc… sont traités par cette méthode, qui est ensuite reprise par les Dr George Starr White et Joe Shelby Riley.
Ce dernier établit des diagrammes détaillés de la localisation des points réflexes des pieds et des mains. Il écrivit plusieurs livres à ce sujet, dont le premier parut en 1919.
Mais les progrès en chimie et la découverte des molécules synthétiques détournent l’attention du monde scientifique qui délaisse alors la médecine naturelle et la réflexologie.
Eunice Ingham (1889-1974), kinésithérapeute américaine engagée en 1926 par le Dr Joe Riley dans son cabinet à St Petersburg, participe à ses recherches pendant des années. Elle développe la réflexologie plantaire telle que nous la connaissons aujourd’hui. Ses travaux la conduisent à vérifier l’emplacement des points douloureux et les symptômes associés et mettre au point une cartographie des zones réflexes plantaires. Elle publie notamment deux ouvrages, Stories the feet can tell (Ce que les pieds peuvent raconter) en 1938, suivi en 1951 de Stories the feet have told (Ce que les pieds ont raconté). Elle diffuse ses connaissances au travers de conférences et de sa pratique qui inspirent les différentes méthodes de réflexologie plantaire actuelles. En Chine, la réflexologie plantaire est
relancée sur la base de ses travaux et connaît un essor rapide grâce à la mémoire du passé. Il existe des « hôpitaux » de réflexologie. En Chine, cette pratique ancestrale avait été délaissée en raison des politiques de répression. Seules l’acupuncture et la pharmacopée avaient émergé ensuite.